Afrique, en toutes indépendances #3
9 mars 2013 de 17h00 à 10 mars 2013 de 23h59
Nous poursuivons, pour la troisième édition, notre rencontre du cinéma d'Afrique subsaharienne avec le désir de partager des regards de cinéastes sur des femmes et des hommes embarqués dans des sociétés patriarcales, en Afrique comme ailleurs…
Des portraits nuancés et contradictoires apparaissent à l'écran. Et les propos engagés, timides ou terribles, intimes et politiques n'en épuisent pas la diversité ni la complexité. Car s'y croisent des dominations de genre de l'homme sur la femme, mais également de classe sociale ou de caste, ce qui relance des questions, des façons de voir et de comprendre les réalités en devenir…
C'est bien ce que nous vous invitons à partager ensemble sur deux jours, privilégiant le premier soir des films de réalisatrices pour évoquer aussi les conditions d'existence de femmes cinéastes.
Samedi 9 mars à 17h
Sisters in law de Kim Longinotto et Florence Ayisi
Royaume – Uni, 2005, 104 min., production : Vixen Films
Kumba, une petite ville au sud-ouest du Cameroun.
Manka, six ans, a fui sa maison et sa tante abusive. Sonita accuse avec courage son voisin de viol. Amina a décidé de mettre fin à son mariage avec un homme brutal en le traînant devant le tribunal.
Les réalisatrices suivent la conseillère d'Etat et la Présidente de la Cour dans leur travail quotidien : dire le droit, changer les regards sur les violences, domestiques notamment, qui sont faites aux filles et aux femmes et apporter leur aide à ces dernières déterminées à mettre un terme à leur existence par trop malmenée.
Le monologue de la muette de Khady Sylla et Charlie Van Damme
France, Sénégal, Belgique, 2008, 45 min., production : Karoninka Sénégal
Auteure et cinéaste, née à Dakar en 1963, Khady Sylla nous fait découvrir la vie d'une bonne, Amy, dans une famille de la moyenne bourgeoisie dakaroise puis dans sa retraite forcée au village. Espérance et soumission que relaient les voix polyphoniques de lavandières, de femmes du bidonville de la rue 11 dans leur jeu de rôles ou de la slameuse Fatim Poulo Sy.
Samedi 9 mars à 21h30
Le Rite, la folle et moi de Gentille M. Assih
France, Sénégal, 2012, 85 min., production : Ardèche Images, Karoninka
L'Akpéma est un rituel, en pays Kabié (au nord du Togo), au cours duquel les femmes âgées apprennent aux jeunes filles comment devenir des femmes dignes et mûres. À l’occasion de l'akpéma de sa jeune sœur, la réalisatrice revient sur un secret de famille, se confrontant à son père grâce à la caméra. En mêlant ethnographie et autobiographie, elle remet en cause les rôles sexuels traditionnels et pointe l’hypocrisie d’un rite qui, tout en célébrant la dignité féminine, permet aux chefs de se choisir de jeunes épouses. À la fois protagoniste et observatrice, elle vient « rétablir la vérité », laver une injure sexiste colportée dans sa famille depuis trois générations.
Dimanche 10 mars à 17h
Hyènes de Djibril Diop Mambety
France, Sénégal, Suisse, 1992, 110 min., production : ADR Productions, Maag Daan Film & TV, Thelma Film AG
Copie de la Cinémathèque Afrique de l'Institut Français.
Fable féroce, Hyènes est librement inspirée d’une pièce de Friedrich Dürrenmatt La visite de la vieille dame. A Colobane, cité endormie dans la chaleur du Sahel, des griots annoncent le retour au pays de Linguère Ramatou. Devenue millionnaire, elle promet de faire pleuvoir ses largesses sur la ville à une seule condition : que Draamaan, son ancien amant soit condamné à mort, car il l'a autrefois trahie. « La vie a fait de moi une putain, je veux faire du monde un bordel », assène-t-elle, triomphante, aux citoyens de Colobane dont la solidarité va fondre comme neige au soleil.